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Photo du rédacteurCarole Imbert

Choisir ses 3 cailloux pour être heureux !

Dernière mise à jour : 9 sept. 2020

« Je me suis installée au jardin, allongée dans mon hamac et j’ai écouté les oiseaux. Quel concert ! Ils étaient nombreux mais chacun avait sa propre musique. Qu’est-ce que je me suis sentie bien !

Je suis enfermée et pourtant je me sens libre ! Hors confinement, une frénésie de choses à faire et on se laisse envahir. On s’accable de choses. « Il faut que je travaille … il faut que je fasse … il faut que … mais si on y réfléchit bien (le temps permet ça aussi … de prendre de la distance sur nos automatismes, nos manières de remplir le temps et l’agenda) des obligations réelles, on n’en a pas tant que ça … !

Je fais mes courses au fil de mes besoins. Je réapprends à manger correctement. J’ai abandonné ma voiture (moins de pollution, économie de pleins d’essence) et les grands centres commerciaux (peur du virus) au profit de mes petits commerces de proximité. J’ai découvert la qualité des produits de mon boucher. Le maraîcher à côté de la maison me livre à domicile mes fruits et mes légumes frais. Nos petits agriculteurs, nos maraîchers vont peut-être enfin pouvoir sortir la tête de l’eau.

Je vis seule. Mes voisins sont très présents. Nous partageons le même jardin. Moi qui ai tant besoin des autres, l’entraide est du pain béni. Je suis très touchée par leur présence et leur gentillesse envers moi. Je les sens proches et préoccupés par comment je vis ce confinement. Alors que quand chacun de nous travaille à l’extérieur, c’est moins présent.

Paradoxalement, j’ai aussi une nature à avoir un peu peur des autres. Du coup, en étant isolée, je me sens aussi protégée et d'une certaine façon, je crains le post-confinement, au retour à la bêtise humaine. »


Mon amie D. a éclaté de rire en s’entendant dire ça. Elle s’est prise par surprise ! J’ai besoin des autres mais ils me font peur, je les trouve bêtes … pas confortable la vie lorsqu'elle recèle un tel paradoxe …


Nous passons beaucoup de temps, nous mettons beaucoup d’énergie et nous faisons preuve de beaucoup d’ingéniosité à fuir nos émotions inconfortables, désagréables. Comme de s’avouer que l’on est insecure et que l’on se sent vulnérable. Cela fait maintenant 3 semaines que nous ne pouvons plus utiliser nos subterfuges préférés : sortir faire les magasins, faire des soirées, remplir ses placards. Bon, il nous reste encore les grignotages, les cigarettes et pour ceux qui sont confinés en couple et heureux de l'être, les câlins 4 étoiles (pour peu qu'ils aient des enfants encore en âge de dormir dans des berceaux, ceux-là ne peuvent pas débouler dans votre chambre à un moment inopportun ou de grands appartements ...).


Et si nous relevions le défi audacieux de nous affranchir de toutes nos découvertes : peur des autres, sentiment d’être vulnérable, insatisfaction dans sa vie pro, amoureuse, amicale ?

A mon amie D., j’ai conseillé de « ressortir » les séances de méditation et de sophrologie que je lui avais faites faire pour reconnecter ses belles capacités intérieures. Les autres sont plus forts que toi ? Vraiment ? Le monde te veut du mal ? Vraiment ? En quoi LES gens (tous LES gens ?) seraient-ils dangereux, plus puissants que toi ? Tous bêtes ? Quelle est la part de l’ ego dans ces « racontages permanents d’histoires » ? L’ego qui a peur et qui nous fait croire que le changement, l’audace, ce qui est différent de moi, de mes croyances (l’autre), sortir de sa zone de confort pour goûter la joie de la réussite, de la différence, de l’autre nous met en danger ?


Quelles découvertes lumineuses sur son pouvoir et sa puissance elle a faites mon amie D. pendant ses séances ! La sophrologie et la méditation sont des techniques puissantes pour reprendre sa propre puissance et se sentir en paix et en sécurité quand on les pratique très très très régulièrement.

Sans quoi, l’ego reprend sa place et remplit de peurs et d’anxiété tout l’espace qu’on a bien voulu lui laisser en fonctionnant en pilotage automatique. Et si c’était le bon moment de s’y mettre ou de s’y remettre à ses pratiques pour y voir plus clair et reprendre son pouvoir sur sa vie ?


Pour rencontrer sa mission de vie, faire, être qui nous sommes vraiment, pour avoir ce qui nous comble profondément et nous rend joyeux ?

Et si on a encore aucune idée de ce que ça peut bien être, partir en quête. La méditation est un excellent support pour cela.


Ce qui remplit mon amie depuis toujours c’est la création. « Créer me remplit de bonne humeur. Quand j’ai terminé une création, je me sens fière de moi. Je n’ai pas de plaisir à acheter un objet tout neuf. Ce que j’aime c’est l’imaginer, le créer.

Ca commence dès le stockage. Je vois dans un vieux bout de bois tout bête qui ne ressemble à rien, des chutes de bois dernièrement, en quoi je vais pouvoir leur redonner vie. La semaine dernière, en plein confinement, j’ai eu envie de créer de nouvelles choses pour mon jardin. Mes voisins m’ont proposé de me servir dans leur abri de jardin. On aurait dit une petite fille qui découvrait un trésor ! De 2 planches, j’ai fait un banc. De petits morceaux de céramiques colorés, j’ai créé une boussole au sol qui ressemble à un soleil ».



Ce temps de confinement, chacun le vit différemment. Pour D., c’est un temps offert pour mieux se comprendre (et aussi pour profiter du temps qui passe …sans rien faire). Parler à ses peurs, repenser son lien aux autres, à sa santé par une autre façon de s’alimenter, de prendre soin d’elle par la pratique régulière de sport et de la méditation. Au sens des choses.


Et si une des principales questions finalement pouvait être celle-ci : a-t-on vraiment besoin d’aller si souvent chercher à l’extérieur ce qui se trouve déjà à l’intérieur ? N’a-t-on pas la plupart du temps assez dans nos placards, dans nos abris de jardin, dans nos trousses à maquillage, de parfums pour être satisfaits ? Et que dire alors des rouleaux de papier hygiénique ? Et que cherchons-nous au juste à l’extérieur de (chez) nous ? (sur la photo, sur la table le super livre de Dominique Loreau "l'infiniment peu").


Quand mon amie redonne vie à de vieux morceaux de bois, isolés, posés là dans un coin sombre d’un abri de jardin, elle redonne la vie. Assemblés à d’autres parties elles aussi en friche, inertes, elle redonne à chacun ses lettres de noblesse et ensemble, ils forment un ensemble nouveau qui lui ressemble.



La métaphore des 3 cailloux, du gravier, du sable et du pot de verre


Connaissez-vous la métaphore des 3 cailloux, du gravier, du sable et du pot de verre ?

Je remplis un pot de verre avec 3 cailloux. Je complète avec du gravier. Alors que le pot semble plein, le sable réussit à se glisser dans les espaces libres.


Le pot de verre, c'est votre vie. Les 3 cailloux, les 3 choses les plus essentielles à votre bonheur. Les graviers, les choses importantes, le sable, ce qui est là sans vous réjouir. Si vous remplissez votre vie par des millions de grains de sable, votre vie sera pleine ... de pas grand'chose qui ait en soi de quoi vous rendre heureux.

Constat : vous êtes fatigué de ces journées marathon (bien ?) remplies, vous en avez plein le dos ET vous sentez un grand vide.


Mon amie a pris conscience que la création était un de ses trois cailloux.

Pour deux raisons, la première : la fierté.

"Je ressens très souvent de la fierté d'être capable de faire de belles choses avec rien ou très peu". Et grandir dans l'estime de soi peut être un des trois cailloux pour certains d'entre nous. L'estime de soi est le socle de notre vie. Quand on n'a pas reçu de la part des figures d'autorité (papa-maman) ce miroir positif qui nous dit que nous sommes capables, aimables, qui nous donne de l'assurance, on est un peu château-branlant dans la vie. La bonne nouvelle, c'est que cette estime, on peut se l'apporter à soi-même et D. ça, elle sait le faire !

Pendant la création de son petit bout de paradis, D, se sentait vivante. Quand elle a eu terminé, elle a pris un peu de recul pour observer tout son jardin et puis à haute voix, de celle d'une petite fille, elle s'est entendue dire "c'est moi qui l'ai fait !"


Et la seconde, l'amour.

"Ce jardin, c'est une marque d'amour pour ma famille et mes amis. Je leur offre mon travail pour qu'ils s'y sentent bien, pour que nous y partagions des moments joyeux, heureux comme des coqs en pâte".


Mais dans sa vie « normale », ce temps de création, elle ne s'en fait pas le cadeau : "il y a toujours quelque chose de plus important à faire avant …"




Ce temps de confinement, pour ceux d'entre nous qui ne travaillons pas, nous offre, entre autres, la possibilité de trouver ce que sont nos 3 cailloux, notre gravier et notre sable.






Avec conscience, bonne volonté, ingéniosité, audace, en pensant les choses sérieusement mais sans se prendre au sérieux et en y mettant du coeur, je (re)deviens actrice/acteur de ma vie ! Et faire les choix du cœur …. Roulement de tambour … c’est une vie plus satisfaite parce que c’est l’amour qui est ENFIN au cœur de mes choix et non mes peurs et que l’amour est LA vérité !

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